Voici celle d'aujourd'hui...
Duncan no lo veía. ¿Cómo podía verlo?
A la entrada del invierno regresamos a Hollywood, y Wyoming cayó entonces con el ataque de gripe que debía costarle la vida. Dejaba a su viuda con fortuna y sin hijos. Pero no estaba tranquilo, por la soledad en que quedaba su mujer.
—No es la situación económica—me decía—, sino el desamparo moral. Y en este infierno del cine...
En el momento de morir, bajándonos a su mujer y a mí hasta la almohada, y con voz ya difícil:
—Confíate a Grant, Enid... Mientras lo tengas a él, no temas nada. Y tú, viejo amigo, vela por ella. Sé su hermano...No, no prometas. Ahora puedo ya pasar al otro lado...
Nada de nuevo en el dolor de Enid y el mío. A los siete días regresábamos al Canadá, a la misma choza estival que un mes antes nos había visto a los tres cenar ante la carpa. Como entonces, Enid miraba ahora el fuego, achuchada por el sereno glacial, mientras yo, de pie, la contemplaba. Y Duncan no estaba más.
Debo decirlo: en la muerte de Wyoming yo no vi sino la liberación de la terrible águila enjaulada en nuestro corazón, que es el deseo de una mujer a nuestro lado que no se puede tocar. Yo había sido el mejor amigo de Wyoming, y mientras él vivió, el águila no deseó su sangre; se alimentó—la alimenté— con la mía propia.
***
Duncan ne le voyait pas. Comment pouvait-il le voir ?
Au début de l’hiver, nous sommes rentrés à Hollywood et à ce moment là, Wyoming fut pris d’un accès de grippe qui devait lui coûter la vie. Il laissait sa veuve avec de l’argent et sans enfants. Mais il n’était pas serein, à cause de la solitude dans laquelle se retrouvait sa femme.
—Ce n’est pas pour la situation économique –me disait-il–, mais pour la détresse morale. Et dans cet enfer du cinéma…
Au moment de mourir, en nous tirant sa femme et moi vers son oreiller, et d’une voix déjà affaiblie :
—Confie-toi à Grant, Enid… Tant que tu l’as lui, tu ne crains rien. Et toi, mon vieil ami, veille sur elle. Sois son frère… Non, ne promets rien. Maintenant, je peux partir dans l’autre monde…
Rien de nouveau dans la douleur d’Enid, ni dans la mienne. Sept jours après, nous retournions au Canada, à la même hutte estivale qui, un mois avant, nous avait vus dîner tous les trois devant la tente. Comme auparavant, Enid regardait maintenant le feu, étreinte par l’humidité glaciale, pendant je la contemplais, debout. Mais Duncan n’était plus.
Je dois l’avouer : à la mort de Wyoming, j’ai seulement perçu la libération de l’aigle terrible emprisonné dans notre cœur : le désir pour une femme qui se trouve à nos côtés et qu’on ne peut pas toucher. J’avais été le meilleur ami de Wyoming, et durant sa vie, l’aigle n’a pas désiré son sang ; il s’est nourri –je l’ai nourri– avec le mien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire