Voici la version tombée à l'agrégation interne d'espagnol cette année.
Et ma traduction...
Un mazazo, capaz de alurdir a un buey: eso había sido la revelación de Robert. Su famoso dirscurso nos había dejado tontos. Ya, ya irían brotando, como erupción cutánea, las ronchas que en cada cual levantaría tan pesada broma: pues -a unos más y a otros menos- ¿ a quién no había de indigestársele el postre que en aquella cena debimos tragarnos? Cuando al olro día, pasado el estupor de la sorpresa y disipados también con el sueño los vapores alcohólicos que tanto entorpecen el cerebro, amaneció la gente, para muchos era increíble lo visto y lo oído: andábamos todos desconcertados, medio huidos, rabo entre piernas. Tras vueltas, reticencias y tanteos que ocuparían las horas de la mañana, sólo al atardecer se entró de lleno a comentar lo sucedido; y entonces, ¡ qué cosas peregrinas no pudieron escucharse! Por lo pronto, y aunque parezca extraño (yo tenía miedo a los excesos de la chabacanería), aunquo parezca raro, la reaccón furiosa contra la mujer, de que Ruiz Abarca ofreciera en el acto mismo un primer y brutal ejemplo, no fue la actitud más común. Hubiera podido calcularse que ella constituiría el blanco natural de las mayores indignaciones, el objeto de los dicterios más enconados: pero no fue así. La perfidia femenina – corroborada, una vez más, melancólicamente- no sublevaba tanto como la jugarrreta, de Robert, ese canalla que ahora -pensábamos- estaría burlándose de nosotros, y riendo tanto mejor cuanto que era el último en reír. Durante meses y meses nos había dejado creer que le engañábamos, y los engañados éramos nosotros: esto sacaba de tino, ponía rojos de rabia a muchos. Pues, en verdad, la conducta del señor director de Expediciones y Embarques resultaba el bocado de digestión más difícil; pensar que se había destapado con desparpajo inaudito -mejor aún, con frío y repugnante cinismo- como un chulo vulgar, rufián y proxeneta, suscitaba oleadas de rabia y tardío coraje, quizás no tanto por el hecho en sí como por la vejación del chasco.
***
Un coup de massue, capable d’étourdir un bœuf : telle avait été la révélation de Robert. Son fameux discours nous avait laissés abasourdis. Déjà, comme une éruption cutanée, les boutons que chez les uns et les autres une plaisanterie aussi assommante provoquerait, se mettraient à bourgeonner : car – ce fut plus le cas pour certains que pour d’autres – qui n’allait pas trouver indigeste le dessert que nous avons du avaler à ce dîner ? Quand, le lendemain, la stupeur de la surprise est passée et que les vapeurs alcooliques, qui engourdissent tant le cerveau, se sont aussi dissipées, les gens se réveillèrent. Pour beaucoup d’entre eux, ce qu’ils avaient vu et entendu était incroyable : nous étions tous déconcertés, à moitié méfiants, la queue entre les jambes. Après réflexions, réticences et essais qui ont du prendre toute la matinée, c’est seulement à la tombée du jour qu’on se mit vraiment à commenter ce qui était arrivé. Et alors, que de choses étonnantes n’a-t-on pas entendu ! Pour le moment, et même si cela paraît étrange (je craignais les excès de la vulgarité), même si cela paraît bizarre, la réaction furieuse contre la femme, dont Ruiz Abarca offrit, dans son acte même, un premier et brutal exemple, ne fut pas l’attitude la plus commune. On aurait pu prévoir que celle-ci constituerait la cible naturelle des plus grandes indignations, l’objet des insultes les plus enflammées : mais ce ne fut pas le cas. La perfidie féminine – confirmée, une fois de plus, mélancoliquement – ne révoltait pas autant que le sale coup, de Robert, cette canaille qui désormais – pensions-nous – devait être en train de se moquer de nous, riant d’autant plus qu’il était le dernier à rire. Durant des mois et des mois, il nous avait laissé croire que nous le trompions, et c’est nous qui étions les trompés : ceci exaspérait, rendait fou de rage beaucoup de monde. Mais, en réalité, la conduite de monsieur le directeur des Expéditions et des Embarquements était le morceau le plus difficile à avaler ; penser qu’il s’était dévoilé avec un manque de gêne inédit – ou encore mieux, avec un cynisme froid et répugnant – comme un insolent vulgaire, crapule et proxénète, suscitait des vagues de colère et un courage tardif, peut-être pas tant pour le fait en lui-même que pour la vexation de la farce.
Bon, je ne parle pas un mot d'espagnol, donc je ne peux pas dire grand chose niveau traduc'... mais il n'y aurait pas des problèmes de temps ? Parce que je trouve la concordance bizarre, surtout au début (présent qui alterne avec le passé simple ?).
RépondreSupprimerUne question quand même : dans "il nous avait laissé croire que nous le trompions", tu es sûre que "laissé" ne s'accorde pas avec "nous" ? Je n'arrive pas à savoir si "nous" est complément de l'infinitif ou du participe. A priori, je dirais du participe. Mais ce point de grammaire me fait m'arracher les cheveux.
"que de choses étonnantes n’a-t-on pas entendu", là il faudrait accorder "entendu".
"Après réflexions, réticences et essais qui ont du prendre", ne pas oublier l'accent circonflexe sur "du".
"comme un insolent vulgaire, crapule et proxénète", le problème c'est que crapule est féminin, il manquerait un déterminant.
Voià les petites choses qui m'ont tracassé, mais j'ai pu en louper. J'espère que ça te sera utile.
Au fait, Francisco de Quevedo vient de sortir en poche dans la cllection Poésie de Gallimard, en version bilingue (huit euros et quelques). Me suis dit que ça t'intéresserait peut-être, si tu n'es pas au courant.
(Thomas)
Bonjour Thomas!
RépondreSupprimerPour "il nous avait laissé croire", je suis persuadée que laissé ne s'accorde pas avec nous. C'est lui qui a laissé.
Pour entendues je suis d'accord et pour dû aussi (le manque d'accent est une faute d'inattention :/)
Quant à crapule, je l'emploie ici comme adjectif. C'est rare mais possible...
Sinon j'aurais pu aussi mettre une crapule et un proxénète, c'est vrai. Mais j'ai opté pour une vision différente en faisant une liste d'adjectifs (il me semble que ça rend le personnage encore plus abject mais ce n'est que mon avis...).
Je te remercie pour tes remarques! Mes traductions sont loin d'être parfaites et je suis là pour apprendre :)
Merci aussi pour l'info sur Quevedo! Mais c'est quelle oeuvre? (toutes? :o)
D'ailleurs, une version traduite du Buscón est sortie il y a peu de temps! Traduite par Aline Schulman, attention! :)
Il coûte environ 18€ et c'est publié chez Fayard. Je ne l'ai pas encore lu mais ça ne saurait tarder!