***
Les heures passaient, et, au fur et à mesure, la lampe à huile perdait le combustible qu’il lui restait. Le froid pénétrait petit à petit dans ses os, jusqu’à ce que Fraimundo commence à avoir des frissons. Le bruit du vent frappant contre les volets ne l’aidait pas non plus le moins du monde à calmer ses esprits. D’autres références au Diable et à des évènements surnaturels ne lui fournirent aucune piste sur l’origine de la Rose Noire ni sur les faits en rapport avec Sœur Saura. En revanche, il trouva une note dans un texte, rédigée à la main par ce qui avait l’air d’être l’écriture d’un homme, et qui mettait l’accent sur une chambre cachée derrière une étagère. Plus guidé par sa curiosité que par la possibilité de découvrir quelque chose, Fraimundo tira le plus silencieusement possible l’étagère chargée de livres et découvrit une vieille carte de Xatafi à l’aspect médiéval. Derrière, un trou dans le mur cachait plusieurs parchemins ainsi que des missives des moines et des sœurs du Cerro. Certains livres partageaient l’obscur espace avec eux, mais sa plus grande surprise fut de trouver une lettre de la sœur Saura envoyée au prieur de l’ordre. Elle y disait qu’elle avait découvert une étrange rose noire et que, après avoir lu quelques textes anciens, celle-ci semblait être liée à des assassinats et à des évènements mystérieux durant de nombreuses années tout au long de l’histoire du Cerro de los Ángeles. Derrière cette lettre, attachée avec un trombone, il y en avait une autre : une réponse du prieur qui disait qu’une telle démonstration de crainte surnaturelle et blasphématoire ne devait pas se reproduire, et il lui reprochait de se laisser mener par des frayeurs impures. Enfin, dans le paquet, il y avait également une seconde lettre de Sœur Saura. Le texte qu’elle y avait écrit lui fit se dresser les cheveux sur la tête. « J’ai poursuivi mes recherches. À celui qui lira ces mots, j’espère que ceci justifiera ce que je vais faire, bien que, en ce moment même, j’espère seulement pouvoir libérer mes sœurs de la fin que le destin leur a imposé. Je n’ai pas pu trouver de références au Diable dans aucun des textes que j’ai consultés, mais uniquement à des pouvoirs qui vont au-delà de l’humain, du divin ou du démoniaque. L’obscurité elle-même a l’air d’avoir mis un pied ici, et régulièrement, elle réclame le prix du péage que nous payons tous dans notre vie. Je crois que nous avons déjà tous perdu notre âme, et le seul moyen que mes sœurs ont de la récupérer est que je donne ma vie pour elle. La première personne qui l’a vue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire