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jeudi 26 mai 2011

Bilan de trois semaines à la Compagnie Littéraire

Trois semaines déjà...
Comme le temps passe vite!
Il faut dire que je ne m'ennuie pas. Je trouve les travaux qu'on me confie de plus en plus passionnants. De quoi me motiver pour l'année prochaine :)
(J'ai postulé pour des formations en métiers du livre, j'attends les réponses pour le mois de juin...).

En trois semaines, j'ai appris beaucoup de choses et je rencontre des personnes vraiment intéressantes. Auteurs, graphistes, correctrice...
J'ai pu corriger deux manuscrits et deux autres sont en cours :) Vraiment contente que l'on me fasse confiance!
Je me revois en atelier de traduction et j'entends parfois une petite voix (serait-ce le spectre Lepagien?) me souffler les bons mots, la bonne ponctuation à mettre, la mélodie à suivre...

Avec les deux auteurs que j'ai rencontrées, j'ai pu assister à une signature de contrat (une dame d'origine russe a écrit ses mémoires. On voyage entre la Russie et Paris à la découverte d'une famille prestigieuse et on part à la rencontre de personnalités russes. Passionnant!).
 Aujourd'hui, j'ai rencontré Annie Galliano qui a publié "Le Maroc au fil du temps"
Un très joli livre illustré qui parle de l'histoire de ce pays, de sa géographie, des coutumes de ses habitants... J'avais pour mission de chercher des organismes parisiens qui pourraient être intéressés par cet ouvrage. Je dois les appeler dans la semaine et envoyer des courriers pour en faire la promotion. 

Nous recevons beaucoup de manuscrits en ce moment et j'ai donc l'occasion de lire beaucoup de textes. Je dois dire qu'il y a de la qualité et que c'est très agréable.
J'espère rencontrer bientôt les auteurs pour qui j'ai eu un coup de cœur!!
En tout cas, il me reste encore deux mois de stage et je pense qu'ils seront bien remplis. Je vais sans doute avoir la chance de concevoir plusieurs livres de la lecture de manuscrit jusqu'au B.A.T en passant par l'envoi de courrier, la rencontre avec l'auteur, les corrections (à part pour les illustrations bien sûr...).
J'ai hâte de voir le résultat!

Si vous cherchez quoi lire en ce moment, je vous conseille Les danseurs de Monique Baum de Nut Monegal. Il s'agit de quatre nouvelles. A chaque fois, le personnage principal est une femme. J'ai trouvé ces textes troublants et touchants. L'auteur est uruguayenne et elle a déjà publié en Espagne chez Seix Barral notamment. Si vous voulez plus d'informations sur le livre et son auteur, tout est sur le catalogue de la Compagnie Littéraire, rubrique Romans.

Très bonne soirée!

samedi 21 mai 2011

Jorge Volpi, En busca de Klingsor

A pesar de sus grandes centros de enseñanza, Princeton era una ciudad insípida. Demasiado pequeña, demasiado norteamericana, demasiado candorosa e hipócrita. En contra de su tradición universitaria, o quizás justamente por ella, había cierta sobriedad artificial en todas las relaciones que se mantenían ahí, cierta grisura, cierta moralidad incómoda (incluso la Universidad tenía fama de racista y antisemita). Para colmo, la guerra en Europa impedía que la alegría se manifestase con la naturalidad habitual.Para escabullirse de estos inconvenientes, hacía tiempo que Bacon se había convencido de que el único campo en el cual la teoría -convertida en mera fantasía privada- no sólo era infructuosa, sino perversa, era en el relacionado con el sexo. Lo trágico era que prácticamente todos los habitantes de la ciudad, el rector y los diáconos, las esposas de los profesores y el alcalde, los policías y los médicos, y muchos de los estudiantes, no habían llegado a comprender esta premisa fundamental. Ellos se conformaban con llevar a cabo experimentos mentales relacionados con este asunto en los lugares menos pensados: en la iglesia y en sus conferencias, en las reuniones familiares y a la hora de llevar a sus hijos a los jardines de niños, mientras almorzaban o al pasear a sus caniches al atardecer. A imitación de su Instituto de Estudios Avanzados, la opalina sociedad de Princeton se limitaba a imaginar los placeres que no se atrevía a consumar. Por esta razón Bacon detestaba a sus vecinos. Le parecían mendaces, necios, pusilánimes... En esta materia, él no podía conformarse con la abstracción y la fantasía: ningún cerebro -ni siquiera el de Einstein-, bastaba para descubrir la diversidad del mundo ofrecida por las mujeres. El pensamiento era capaz de articular leyes y teorías, de fraguar hipótesis y corolarios, pero no de rescatar, en un instante, la infinita variedad de olores, sensaciones y estremecimientos que lleva consigo la lujuria. Hay que decirlo abiertamente: acaso debido a su imposibilidad para relacionarse con las mujeres de su nivel social, desde hacía un par de años Bacon se había aficionado a invertir su dinero en la profesión más antigua del mundo.

 ***

Malgré ses grands centres d’enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop candide et hypocrite. À l’encontre de sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d’elle, régnait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qui s’y nouaient, un certain terne, une certaine moralité gênante (l’Université avait aussi la réputation d’être raciste et antisémite). Pour couronner le tout, la guerre en Europe empêchait la joie de se manifester avec le naturel coutumier. Pour fuir ces inconvénients, cela faisait longtemps que Bacon s’était convaincu que l’unique domaine dans lequel la théorie – convertie en une simple fantaisie privée – n’était pas seulement infructueuse, mais aussi perverse, était celui en rapport avec le sexe. Ce qui est tragique, c’est que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins ainsi qu’un grand nombre d’étudiants, n’avaient pas réussi à comprendre cette prémisse fondamentale. Ils se contentaient de réaliser des expériences mentales en lien avec ce sujet dans les lieux où on s’y attend le moins : à l’église et lors de leurs conférences, aux réunions de famille et à l’heure d’emmener leur progéniture au jardin d’enfants, pendant qu’ils déjeunaient ou en promenant leurs caniches en début de soirée. À la manière de son Institut d’Études Avancées, l’opaline société de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu’elle n’osait pas consommer. C’est pour cette raison que Bacon détestait ses voisins. Ils lui semblaient menteurs, sots, peureux… À ce sujet, il ne pouvait pas s’en tenir à l’abstraction et à l’imagination : aucun cerveau – pas même celui d’Einstein –, ne suffisait à découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. La pensée était capable d’articuler des lois et des théories, d’établir des hypothèses et des corollaires, mais pas de sauver, en un instant, l’infinie variété d’odeurs, de sensations et de frémissements que la luxure porte avec elle. Il faut le dire ouvertement : depuis deux ou trois ans, peut-être à cause de son impossibilité à fréquenter les femmes de son niveau social, Bacon avait pris goût à l’investissement de son argent dans la profession la plus vieille du monde.

mardi 17 mai 2011

Zoé Valdes, Café nostalgia

Entre le stage et ma traduction longue, mes journées (et mes soirées) sont bien remplies!
Caroline propose quelques versions à rendre sur Tradabordo et c'est avec plaisir que je m'y colle.
Il ne faudrait pas que je perde la main....

Voici la première qui était à rendre pour le 10 mai. Je suis en train de faire celle du 20 :)

El muchacho de fragancia a Vetiver de 1874 ligada con cebollinos, preguntó en tono meloso si yo era hermana de Lucio y de Andró. Este último no pudo ocultar su hechizo y dejó el terreno libre, esa misma madrugada siguió viaje a Berlín. Sin duda le caí en gracia al barman de Montpellier. Al punto averigüé que de día trabajaba de maestro de cocina en Priscilla Delicatessen, restaurante antes situado en la calle Jane con la Sexta Avenida o Avenida de las Américas; ya no existe: en su lugar han abierto una dulcería fina. De noche lo contrataban para servir en fiestas. Terminé de tirar los rollos, los invitados fueron esfumándose por el pórtico, o por las puertas de las habitaciones. El camarero y yo nos escabullimos a la parte trasera de la residencia. Nos perdimos a través de una ventana en la madrugada olorosa, no sé por qué, a jazmines quemados. Nos arrebujamos en la escalera exterior del edificio, igualita a la que aparece al final de la película Pretty woman, por donde sube Richard Gere a rescatar a Julia Roberts de los malos vicios, mejor dicho, de la putería; una de esas escaleras de servicio que hay en Nueva York hasta para hacer pudines, nos pusimos a matearnos el camarero y yo.

***

Le jeune homme, au parfum de Vétiver de 1874 mêlé à de la ciboule, demanda d’un ton mielleux si j’étais la sœur de Lucio et d’Andró. Ce dernier n’a pas pu dissimuler son envoûtement et a laissé le champ libre ; il est parti en voyage pour Berlin ce matin même, très tôt. J’ai sans doute plu au barman de Montpellier. Immédiatement, j’ai réussi à savoir qu’en journée, il travaillait comme chef cuisinier à Priscilla Delicatessen, restaurant qui était auparavant situé au croisement de la rue Jane et de la Sixième Avenue ou Avenue des Amériques. Elle n’existe plus : à la place, on a ouvert une pâtisserie fine. La nuit, on l’employait pour servir lors de fêtes. J’ai arrêté de lui faire du charme, les invités se sont peu à peu volatilisés par le portail ou par les portes des habitations. Le serveur et moi, on s’est éclipsés à l’arrière de la résidence. On s’est perdus à travers une fenêtre dans la matinée qui sentait, je ne sais pourquoi, les jasmins brûlés. On s’est blottis l’un contre l’autre dans l’escalier extérieur du bâtiment, exactement le même que celui qui apparaît à la fin du film Pretty Woman et par où monte Richard Gere pour sauver Julia Roberts des horribles vices, ou plutôt, de la vie de prostituée ; un de ces escaliers de service qu’on trouve à New York même pour faire des puddings. On s’est mis à s’embrasser langoureusement, le serveur et moi.

samedi 7 mai 2011

Un petit concert? Avec plaisir!

Mardi 31 mai, Oscar de Leon sera au Bataclan.
Et... j'ai acheté mes places aujourd'hui!!! Ô joie :)

Oscar de Leon est un monument de la salsa. Ce Vénézuelien, né en 1943 à Caracas a environ une cinquantaine d'albums à son actifs.
Il est énormément repris et fait figure de référence dans le monde entier. Il est notamment surnommé "el Sonero del Mundo", "el Sonero Mayor", "el Faraón de la salsa" ou encore "El Diablo de la salsa".

Je ne pouvais pas rater ça...

Je vous laisse le découvrir sur Deezer avec quelques extraits de son dernier album (sorti en 2006) : Fuzionando. D'autres morceaux sont en écoute.

Et pour terminer, une chanson que j'aime beaucoup, Lloraras.

Ma première semaine aux éditions de La Compagnie Littéraire

Alors voilà, ma première semaine de stage est passée... Déjà!
Il y a beaucoup de travail alors nous n'avons pas le temps de nous ennuyer!
Je travaille en compagnie de Denis, le directeur éditorial, Evelyne, qui s'occupe du côté financier et Audrey, une autre stagiaire (elle va bientôt partir malheureusement...).
Il y a deux autres associés : Monique, qui fait le travail de correction et d'écriture de quatrièmes de couverture et Bernard, l'autre gérant (que je n'ai pas encore rencontré!).

Une toute petite équipe mais une équipe passionnée :)
Chacun s'évertue à satisfaire les auteurs (je précise que la maison est à compte d'auteurs : les auteurs payent pour publier leur livre. Ceci permet à des gens de publier alors qu'ils seraient refusés dans le circuit traditionnel de l'édition).

Au cours de cette semaine, j'ai pu lire quatre manuscrits et en rédiger les fiches de lectures (ainsi que des lettres d'acceptations envoyées aux auteurs).
J'ai appris à calibrer des textes sur Quark Xpress et à travailler sur Mac (non, non, ce n'est pas si simple que ça quand on en n'a jamais touché auparavant!).
J'ai également fait la seconde correction d'un manuscrit (la première ayant été faite sur Prolexis par Audrey). J'ai tout repris sur papier, travaillé la ponctuation, les fautes d'orthographe, la grammaire et la fluidité de certaines phrases. L'auteur aura bien sûr son mot à dire et une dernière correction sera ensuite réalisée.
Depuis vendredi, je transpose mes corrections sur l'ordinateur ce qui prend beaucoup de temps (il y a presque 300 pages).
Finalement, c'est un peu ce qu'on fait pour nos traductions longues. Je ne suis pas dépaysée! ^^

Je suis vraiment satisfaite de cette première semaine. L'équipe est très sympathique, je peux poser toutes les questions qui me passent par la tête et j'ai déjà appris pas mal de choses.
Il a aussi été question d'une possible traduction... Mais je n'en dirai pas plus pour l'instant (on ne sait jamais, si ça me porte malheur...).
Vivement lundi (et en attendant, je profite du merveilleux soleil parisien pour me reposer un peu, quand même!)

Bon week-end à tous!

lundi 2 mai 2011

Juan Luis Guerra, Las avispas

Il fait moche mais rien de tel qu'un peu de Juan Luis Guerra pour être heureux!

Juan Luis Guerra est un auteur-compositeur-interprète très populaire sur la scène musicale hispanophone. Originaire de la République Dominicaine, ce maître du merengue a exploré tous les styles musicaux de son île natale.
Cette chanson est extraite de l'album Para ti, sorti en 2004. 




Très bonne soirée!!

1er jour de stage à La Compagnie Littéraire



Ce matin, c'est stressée que j'arrive devant la porte de la maison d'édition.
Une demi-heure en avance... Bon, avec les bus à Paris, j'ai préféré prévoir large. J'embaucherai désormais à 9h30 et aurai largement le temps! Le bus a été plus rapide que prévu.
A peine arrivée, Denis Ravel me briefe un peu et me demande de lire un manuscrit. Manuscrit que j'ai beaucoup apprécié. J'ai ensuite rédigé une petite fiche de lecture (courte mais qui va droit au but).
En milieu de matinée, deuxième manuscrit et deuxième fiche de lecture. Ces deux livres sont prometteurs je crois :)

J'ai terminé tout ceci vers 12h45 et nous avons repris le travail à 14h.
Cet après-midi, j'ai commencé à réaliser une base de données sur Excel. La maison souhaite développer les livres numériques pour la fin d'année. Il faut donc tous les répertorier!
Travail fastidieux mais qui me permet de voir de quoi est composé le catalogue!
J'ai travaillé sur Mac mais finalement, on s'y fait vite :)

L'équipe est très sympathique et je suis enchantée de ce premier jour.
Je vais pouvoir me consacrer à ma traduction le soir! Motivation, motivation, car on bosse pas mal en journée =)
Ma traduction avance en tout cas, bientôt le 4e jet! Et je me fait plutôt bien à ma vie parisienne malgré quelques appréhensions. Je verrai bien comment tout évolue avec le temps. 3 mois dans la capitale, ce n'est pas rien pour la petite provinciale que je suis!

Voici le lien menant au site de La Compagnie Littéraire. Petite maison à compte d'auteurs tenue par des passionnés. A visiter d'urgence!! (le site va changer pour être encore plus beau en septembre il me semble).

dimanche 1 mai 2011

Bilan de ma formation

Aujourd’hui, à la veille de mon premier jour de stage aux éditions de La Compagnie Littéraire, je dois réfléchir au bilan de ma formation.
Cette tâche – qui n’est pas des plus aisées, croyez-le – a suscité en moi un peu de mélancolie. Une autre étape est là, juste devant moi. La première chose que je voudrais dire sur ma formation est qu’elle est passée trop rapidement. Un an tout juste (enfin, quelques mois !). Toutes les bonnes choses ont une fin, certes, mais quand une chose nous passionne autant, il est dur de s’arrêter d’un coup.
J’ai énormément apprécié ce master. Et je ne comprends toujours pas pourquoi il va être supprimé. Nous nous sommes tant investis… Mais j’ai déjà traité ce sujet dans un autre post, je ne voudrais pas m’égarer...
Je disais donc que cette formation m’a passionnée. Quoi de mieux que de traduire chaque jour, de construire un véritable projet et de s’y tenir pendant des mois.
J’ai été passionnée (et je le suis toujours) mais j’ai aussi douté (et je doute encore). Énormément. Peut-être trop. Le contact avec les professeurs m’a été bénéfique. Et je n’aurais jamais songé avoir ce genre de relation à l’université. Nous étions peu nombreux et donc mieux suivis. Ne plus être considéré comme une simple élève, quel plaisir !
Quelle angoisse aussi… La fin est proche et on attend beaucoup de nous. Je devrai faire mes preuves, mais curieusement je suis moins effrayée vis-à-vis du monde professionnel.
Je n’ai plus peur d’appeler, de prendre des contacts, de poser des questions ni même de discuter avec l’auteur du livre que je traduis !
Comme m’a dit Caroline un jour : « Tu n’es pas une fille de la jungle toi ? ». Eh bien, si. Enfin, petit à petit je tente de faire mon trou, de montrer que j’existe. Encore trop discrète, il faut persévérer. Encore une chose que ma formation m’a apprise : l’image que les gens ont de moi est très importante. Je dois prendre confiance et me faire remarquer. Cela a été difficile à encaisser et ça l’est encore aujourd’hui. Mais je ne remercierai jamais assez mes professeurs de m’avoir fait comprendre cela.
Dans ce milieu fermé je ne suis pas sûre de trouver une place. Cependant, je refuse désormais de me fermer des portes et d’être trop peu visible.
Il n’est jamais trop tard pour se rendre compte de certaines choses…
En plus de ce développement au niveau personnel, la formation m’a apporté des connaissances. Elle m’a aussi permis d’aiguiser ma curiosité et de ne jamais prendre un savoir pour acquis. Se remettre en question, je savais déjà le faire mais j’ai enfin compris l’importance de ce processus dans la traduction.
Tout sujet m’apparaît désormais comme passionnant. J’ai envie d’apprendre encore et encore et de traduire pour faire connaître. Mon amour des livres est encore plus fort qu’auparavant et il me semble que sans ce master, je n’aurai pas tant grandi.