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samedi 15 janvier 2011

Manuel L. Alonso, Juego de adultos

Por la noche, Gonzalo llamó a Ramón.
—He estado pensando. Tengo una idea, un buen desafío para ti. Pero creo que es demasiado fuerte.
—Te escucho.
—Bueno, si no te atreves lo comprenderé. No es tan fácil como irse de un sitio sin pagar. Puede ser peligroso.
—¿Y qué es?
—Bah, nada, olvídalo. Nos veremos mañana en clase.
—Te conozco —dijo Ramón sonriendo—, sé que haces todo esto para intrigarme. Suéltalo de una vez.
—No, en serio, primero quiero pensarlo despacio, y después será mejor que lo hablemos entre los tres. No quiero pasarme y que te ocurra algo por mi culpa.
—Escucha —se impacientó Ramón—, estoy en pijama, descalzo, y se me están quedando los pies helados. Me has sacado de la cama y ahora no me vas a dejar intrigado sin saber qué es lo que se te ha ocurrido. Así que dilo de una vez. ¡Ahora!
—En serio, no sería un juego. Podría acabar mal. Es... bueno, te lo digo y luego lo olvidas, ¿de acuerdo? Es como una prueba de supervivencia. Un plazo no muy largo, pongamos tres días. Tienes que sobrevivir tres días por tus propios medios. No vale pedir ayuda a tus padres ni a nadie que conozcas. Tú solo, tres días y tres noches.
—¿Quieres que me vaya a la selva a pasar tres días como Tarzán? —ironizó Ramón—. No sé qué habrás cenado, pero te ha sentado mal.
—A la selva no. A una gran ciudad.
Con el teléfono en la mano, Ramón se paseaba por el pasillo para combatir el frío. Se detuvo ante el espejo del recibidor, que le devolvió la imagen de un chico despeinado con un aspecto corriente, ni demasiado alto ni muy bajo, ni guapo ni feo. No era un atleta ni un héroe, y lo del restaurante había sido la primera cosa excepcional que hacía en su vida.
Comprendió que su amigo hablaba en serio. Sintió como un escalofrío anticipado. Por supuesto que sería peligroso. Sería una locura.
—Tengo que colgar —dijo Gonzalo sin darle tiempo a responder.
Y así fue como empezó todo.

***

Dans la nuit, Gonzalo appela Ramón.
— J’ai réfléchi. J’ai une idée, un super défi pour toi. Mais je crois que c’est trop risqué.
— Je t’écoute.
— Bon, si t’oses pas le faire, je comprendrai. C’est pas aussi simple que de partir d’un endroit sans payer. Ça peut être dangereux.
— Et c’est quoi ?
— Boh, rien, oublie. On se verra demain en classe.
— Je te connais – dit Ramón en souriant –, je sais que tu fais tout ça pour me mettre l’eau à la bouche. Lâche le morceau, une bonne fois pour toute !
— Non, sérieusement, je veux d’abord prendre mon temps pour y penser, et après il vaudra mieux qu’on en parle tous les trois ensemble. Je ne veux pas insister et qu’il t’arrive quelque chose à cause de moi.
— Écoute – s’impatienta Ramón –, je suis en pyjama, pieds nus et ils sont glacés. Tu m’as sorti du lit et maintenant, tu ne vas pas me laisser intrigué sans que je sache ce à quoi tu as pensé. Alors dis-le une fois pour toute. Maintenant !
— Sérieusement, ça ne serait pas un jeu. Ça pourrait mal se terminer. C’est… bon, je te le dis et puis tu oublies, d’accord ? C’est comme une épreuve de survie. Ça ne durerait pas très longtemps, disons trois jours. Tu dois survivre pendant trois jours par tes propres moyens. Tu ne peux pas demander de l’aide à tes parents ni à aucune de tes connaissances. Juste toi, trois jours et trois nuits.
— Tu veux que j’aille dans la jungle pour passer trois jours comme Tarzan ? – ironisa Ramón –. Je ne sais pas ce que tu as mangé, mais ça ne t’a pas réussi.
— Dans la jungle, non. Dans une grande ville.
Le téléphone à la main, Ramón se promenait dans le couloir pour lutter contre le froid. Il s’arrêta devant le miroir de l’entrée, qui lui renvoya l’image d’un garçon décoiffé à l’air banal, ni trop grand ni trop petit, ni beau ni laid. Il n’était ni un athlète ni un héros, et en ce qui concernait le restaurant, ça avait été la première chose exceptionnelle qu’il faisait dans sa vie.
Il comprit que son ami parlait sérieusement. Il eu comme un frisson anticipé. Bien sûr que ce serait dangereux. Ce serait une folie.
— Je dois raccrocher – dit Gonzalo sans lui donner le temps de répondre.
Et c’est ainsi que tout a commencé.

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