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jeudi 7 octobre 2010

Carlos Fuentes, Diana o la cazadora solitaria

No hay peor servidumbre que la esperanza de ser feliz. Dios nos promete un valle de lágrimas en la tierra. Pero ese sufrimiento es, al cabo, pasajero. La vida eterna es la eterna felicidad. Le respondemos, a Dios, rebeldes, in­satisfechos: ¿No merecemos una parcela de eternidad en nuestro paso por el tiempo? Las mañas de Dios son peo­res que las de un croupier en Las Vegas. Nos promete felicidad eterna y llanto en la tierra. Nosotros nos con­vencemos de que conocer la vida y vivirla bien es el supremo desafío a Dios en su valle de lágrimas. Si gana­mos el desafío, Dios, de todos modos, se venga de noso­tros: nos niega la inmortalidad a su vera, nos condena al dolor eterno. Nos atrevemos, contra toda lógica, a darle lógica a la Divinidad. Nos decimos: No pudo ser Dios el creador de la miseria y el sufrimiento, la crueldad y la barbarie humanas. En todo caso, esto no lo creó un buen Dios, sino el Dios malo, el Dios aparente, el Dios en­mascarado al cual sólo podemos vencer agotando las armas del mal que Él mismo creó. Sexo, crimen y sobre todo la imaginación del mal. ¿No son estas dádivas, tam­bién, de un Dios maligno? Así nos convencemos de que sólo asesinando al Dios usurpador, llegaremos, limpios de cuerpo, liberados de mente, a ver el rostro del Dios primero, el Buen Dios. Pero el Gran Croupier tiene otro as metido en su manga.

***

Il n’est pas de pire servitude que l’espoir d’être heureux. Dieu nous promet une montagne de larmes sur la terre. Mais cette souffrance est, finalement, passagère. La vie éternelle est l’éternelle félicité. Nous lui répondons, à Dieu, rebelles, insatisfaits : Ne méritons-nous pas un soupçon d’éternité dans notre passage à travers le temps ? Les ruses de Dieu sont pires que celles d’un croupier de Las Vegas. Il nous promet un bonheur éternel et des pleurs sur la terre.
Nous nous convainquons que connaître la vie et bien la mener est le défi suprême à Dieu dans sa montagne de larmes. Si nous remportons le défi, Dieu, de toute façon, se venge de nous : il nous refuse l’immortalité à ses côtés, il nous condamne à la douleur éternelle. Nous osons, contre toute attente, donner du sens au Divin. Nous nous disons : Dieu n’a pas pu être le créateur de la misère et de la souffrance, de la cruauté et de la barbarie humaines. En tout cas, tout ceci n’a pas été créé par un bon Dieu, mais par le Dieu malveillant, le Dieu supposé, le Dieu masqué que nous pouvons uniquement vaincre en épuisant les armes du mal que Lui-même a créées. Sexe, crime et surtout l’imagination du mal. Ces dons ne sont-ils pas, eux aussi, ceux d’un Dieu malin ? Ainsi, nous nous persuadons qu’en nous contentant d’assassiner ce Dieu usurpateur, nous parviendrons, le corps purifié, l’esprit libéré, à voir le visage du Dieu originel, le Bon Dieu. Mais le Grand Croupier a plus d’un tour dans son sac.

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