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vendredi 8 octobre 2010

Matilde Asensi, El origen perdido

Para nuestra desesperación y la de los médicos, Daniel no mejoró en absoluto durante los dos días siguientes. Diego y Miquel estaban tan perplejos por la ineficacia de los fármacos que, el viernes a última hora, decidieron cambiarle el tratamiento, pese a lo cual Miquel reconoció ante mi madre que, a esas alturas y viendo la total falta de evolución en cualquier sentido, albergaba ciertas dudas sobre una rápida y completa recuperación de mi hermano; a lo sumo, dijo, cabía esperar una ligera mejoría para finales de la siguiente semana o principios de la otra. Quizá estaba curándose en salud, exagerando por si las moscas, preparando el terreno por lo que pudiera pasar, pero, en cualquier caso, nos dejó destrozados, sobre todo a Clifford, que envejeció diez años en apenas unos minutos.
La presencia de mi abuela alivió mucho la presión que sufría la familia ya que, a las pocas horas de llegar, había organizado los turnos de tal manera que podíamos reconstruir nuestras vidas casi con normalidad, salvo por unos pequeños ajustes que a nadie molestaban porque se trataba de estar con Daniel. Mi abuela era una mujer fuerte y recia como un roble, con una gran capacidad de gestión y una cabeza infinitamente mejor amueblada que la de mi madre, a la que siempre ponía firme en cuanto se desmandaba en su presencia. Rápidamente se apoderó del relevo de la noche, enviándonos a Ona y a mí de vuelta a casa para dormir a las horas correctas. No pude evitar sospechar que, en breve, haría un montón de amigas y conocidas en la cafetería del hospital y que, pronto, aquel lugar se parecería a la plaza de Vic un domingo por la mañana después de misa.

***
A notre désespoir et à celui des médecins, Daniel n'alla pas mieux du tout au cours des deux jours suivants. Diego et Miquel étaient si perplexes face à l'inéfficacité des médicaments que, le vendredi au dernier moment, ils décidèrent de lui changer son traitement. Ceci malgré le fait que Miquel ait reconnu devant ma mère que, à cette date et au vu du manque total d'évolution dans quelque sens que ce soit, il nourrissait certains doutes quant à une guérison rapide et complète de mon frère ; tout au plus, dit-il, pouvait-on espérer une légère amélioration pour la fin de la semaine suivante ou bien pour le début de celle d'après. Peut-être était-il en train de prendre ses précautions, en exagérant au cas où, en préparant le terrain pour parer à toute éventualité. Mais, en tout cas, il nous laissa abattus : surtout Clifford, qui prit dix ans en quelques minutes à peine.
La présence de ma grand-mère permit de bien relâcher la pression que subissait ma famille, puisque, dans les heures qui suivirent son arrivée, elle avait instauré les tours de garde de telle sorte que nous pouvions reconstruire nos vies presque normalement, sauf pour quelques petits ajustements qui ne dérangeaient personne étant donné qu'il était question d'être avec Daniel. Ma grand-mère était une femme forte et solide comme un chêne. Elle était dotée d'une grande capacité de gestion et d'un esprit bien mieux organisé que celui de ma mère, qu'elle réprimandait dès que celle-ci n'en faisait qu'à sa tête en sa présence. Elle se chargea rapidement de la relève de nuit, nous renvoyant à la maison Ona et moi pour que nous nous couchions à des heures correctes. Je ne pus m'empêcher d'imaginer que, très vite, elle se ferait un tas d'amies et de connaissances à la caféteria de l'hôpital et que, bientôt, ce lieu ressemblerait à la place de Vic un dimanche matin après la messe.

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