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jeudi 14 octobre 2010

Eugenio Cambaceres, En la sangre

Je ne suis pas vraiment satisfaite de la traduction que je propose. Ce texte m'a posé pas mal de problèmes au niveau du vocabulaire.
Notamment avec "changas", "faturas", "contra-señas" (= contraseñas??) et le tout début du texte (pas vraiment français :s)
A vos commentaires...!!

Así nació, llamáronle Genaro y haraposo y raquítico, con la marca de la anemia en el semblante, con esa palidez amarillenta de las criaturas mal comidas, creció hasta cumplir cinco años.
De par en par abriole el padre las puertas un buen día. Había llegado el momento de serle cobrada con réditos su crianza, el pecho escrofuloso de su madre, su ración en el bodrio cotidiano.
Y empezó entonces para Genaro la vida andariega del pilluelo, la existencia errante, sin freno ni control, del muchacho callejero, avezado, hecho desde chico a toda la perversión baja y brutal del medio en que se educa.
Eran, al amanecer, las idas a los mercados, las largas estadías en las esquinas, las changas, la canasta llevada a domicilio, la estrecha intimidad con los puesteros, el peso de fruta o de fatura ganado en el encierro de la trastienda.
El zaguán, más tarde, los patios de las imprentas, el vicio fomentado, prohijado por el ocio, el cigarro, el hoyo, la rayuela y los montones de cobre, el naipe roñoso, el truco en los rincones.
Era, en las afueras de los teatros, de noche, el comercio de contra-señas y de puchos. Toda una cuadrilla organizada, disciplinada, estacionaba a las puertas del Colón, con sus leyes, sus reglas, su jefe; un mulatillo de trece años, reflexivo y maduro como un hombre, cínico y depravado como un viejo.

***

Ainsi donc, il naquit. On l’appela Genaro et il grandit déguenillé et rachitique, le visage marqué par l’anémie, avec cette pâleur jaunâtre des enfants mal nourris, jusqu’à ce qu’il ait cinq ans.
Un beau jour, son père lui ouvrit tout grand la porte. Le moment était venu pour lui de rembourser avec des intérêts son éducation, la poitrine scrofuleuse de sa mère et son bol de soupe quotidien.
Commença alors pour Genaro la vie vagabonde de galopin, l’existence errante, sans frein ni contrôle, du gamin des rues, habitué, familier depuis tout petit à toute la perversion abjecte et brutale du milieu dans lequel il est élevé.
Il y avait, le matin, les départs aux marchés, les longs moments passés à l’angle des rues, les manigances, le panier rapporté à la maison, l’étroite intimité avec les marchands et le poids de fruits ou de gâteaux gagné dans le fond de l’arrière-boutique.
L’entrée, plus tard, les cours des imprimeries, le vice encouragé, choisi à cause de l’oisiveté, le cigare, le trou, la marelle et les tas de cuivre, la carte crasseuse et les parties de Truco au coin des rues.
Il y avait, aux abords des théâtres, de nuit, le commerce des mots de passe et des mégots. Toute une bande organisée, disciplinée, traînait aux portes du Colón, avec leurs lois, leurs règles, leur chef ; un mulâtre âgé de treize ans, réfléchi et mature comme un homme, cynique et dépravé comme un vieillard.

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