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vendredi 8 octobre 2010

Gioconda Belli, El pais bajo mi piel

Antonio Belli murió joven, de cirrosis. Cuando crecieron y se casaron sus hijos, la «abuelita Carlota», como llamábamos a mi bisabuela, mandó levantar una pared en medio del gran patio interior de su amplia y hermosa casa señorial de techos de tejas y gruesas paredes, y la dividió en dos. En una parte se quedó viviendo ella con su hija, Elena, casada con un abogado, y la otra se la dio a mi papá, que era como su hijo, para que la ocupáramos nosotros. Las dos casas se comunicaban entre sí a través de un arco en el corredor. La de mi tía Elena era alegre y bulliciosa. Sus hijas, María Elena, María Eugenia y Carlota, mis primas, eran mayores que yo. La menor, a quien llamábamos «Toti» para diferenciarla de la abuela, me llevaba sólo cinco o seis años y era mi ídolo. Era traviesa, divertida, coqueta a más no poder, y me reclutaba como cómplice incondicional de sus travesuras, que usualmente consistían en espiar incesantemente a las mayores, que empezaban a salir con muchachos y a tener novios.

***

Antonio Belli mourut jeune, d’une cirrhose. Lorsque ses fils grandirent et qu’ils se marièrent, « mamie Carlota », comme nous appelions mon arrière-grand-mère, demanda à ce qu’on dressât un mur au centre de la grande cour intérieure de sa jolie et spacieuse maison cossue aux toits de tuiles et aux murs épais ; ensuite elle la divisa en deux. Elle resta vivre dans une partie avec sa fille, Elena, mariée à un avocat et elle donna l’autre à mon père, qui était comme son fils, afin que nous l’occupassions. Les deux maisons communiquaient entre elles grâce à une arche située dans le couloir. Celle de ma tante Elena était joyeuse et animée. Ses filles, María Elena, María Eugenia et Carlota, mes cousines, étaient plus âgées que moi. La plus jeune –que nous surnommions « Toti » pour la différencier de la grand-mère–, avait seulement cinq ou six ans de plus que moi et elle était mon idole. Elle était espiègle, drôle, on ne peut plus coquette et elle m’engageait comme complice inconditionnel de ses espiègleries qui, d’ordinaire, consistaient à épier sans cesse les plus grandes, qui commençaient à sortir avec des garçons et à avoir des fiancés.

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