Rechercher dans ce blog

vendredi 8 octobre 2010

Lettre à mon avocat

lebazardernestin.free.fr
Monsieur le Cornu                                                                                        Dité,le 05 octobre 2010
Rue du Cocyte   
Dité
06 666 666                                                                                                   Maître Alighieri
                                                                                                                     Avocat à la Cour
                                                                                                                     Strada del Convivio
                                                                                                                     Firenze






Cher Maître,

Dans le cadre de l’affaire – ou devrais-je dire des affaires – me concernant, j’aurais aimé revenir sur certains points.
Pour commencer, je ne citerai pas l’affaire du triple meurtre de la semaine dernière… Mais que faites-vous donc mon cher ? Qu’attendez-vous ? Que mon courroux s’abatte sur vous ?
N’êtes-vous pas sensé me défendre, vous qui restez coi devant les jurés ?
Et l’affaire du crime passionnel ? Bon, je le conçois, je me suis bien amusé à tenter cet homme en mettant sous son nez une créature de rêve créée spécialement pour l’occasion. Mais est-ce ma faute si la femme de ce monsieur n’apprécie pas la plaisanterie ? Avait-elle besoin de couper ce pauvre malheureux en morceaux ?
Parlons maintenant de cet homme qui abuse de cette vieille femme pour s’accaparer toute sa fortune. Qu’en penser ? Cette histoire prend une ampleur démesurée et il me semble que ceci n’est pas de mon fait.
Enfin, pour ce qui est de la dernière affaire, je dois avouer que je suis allé un peu loin. Cette petite avait l’air candide et tout à fait innocente. Je n’ai pas pu résister… Mais elle aussi, dans un sens, l’avait bien cherché.
Alors je ne vous le dirai pas deux fois mon cher : cherchez des solutions, proposez des alternatives, soyez ferme nom de Dieu !
Pardonnez ma vulgarité mais vous savez bien à quoi vous attendre avec moi.
On dit de moi que je suis indéfendable. Cependant, je crois que vous pouvez faire mieux.
Je vous donne énormément de travail, certes, mais je vous demande de tenir bon.
L’issue n’en sera que plus agréable et pleine de délices.
Nous avons conclu un pacte, ne me décevez pas.

Je vous défie de croire, Maître, en ma considération distinguée.

S.

3 commentaires:

  1. Excellent texte! Ces mots nous découvrent une plume fort bien aiguisée!

    RépondreSupprimer
  2. Chère Julie,
    je pense que vous auriez pu accentuer le côté ironique et grinçant en rajoutant par exemple des éléments anecdotiques qui renvoient à la personnalité particulière de l'auteur de la lettre.
    Attention à ne pas confondre "sensé" (qui a du sens et s'oppose à "insensé") et "censé"...
    Atte.

    RépondreSupprimer
  3. Merci cher Anonyme pour ce commentaire.
    Mais qui êtes-vous?
    Bonne soirée

    RépondreSupprimer